jeudi 7 novembre 2013

Axé Capoeira Senzala

Ça y est, je suis baptisée! 

Non pas d'une quelconque religion (non merci de ce côté là j'aurais d'ailleurs plutôt tendance à vouloir me débaptiser..), c'est bien de capoeira que je parle. 
Pour ceux qui ont encore des doutes, la capoeira, c'est un savoureux mélange entre danse et art martial aux racines africaines et débarqué au Brésil en même temps que les esclaves. Ces derniers avaient pris l'habitude de lutter entre eux de cette manière, en évitant de réellement porter les coup afin de détourner l'interdiction de se battre imposée par les maîtres. Après avoir subi la forte répression de cette époque, la capoeira s'est renforcée et s'est institutionnalisée après l'abolition de l'esclavage en 1888, notamment grâce à de grandes figures comme  Mestre Bimba et Mestre Pastinha. Le premier a contribué à la création de la branche Regional de la capoeira, avec un jeu rapide et acrobatique, le plus répandu en dehors du Brésil. Pastinha de son côté a popularisé la capoeira Angola, avec un rythme bien plus lent, joué principalement au sol et très technique. 



Le groupe auquel j'appartiens désormais s'appelle Senzala. Ce que j'aime bien avec eux, c'est que c'est un mélange des deux branches, avec un style bien particulier, assez artistique et théâtral. La Senzala, pour info, c'était le nom des anciennes maisons où vivaient les esclaves dans les fazendas (les grandes fermes), en opposition avec la Casa Grande, où vivaient les maîtres. 


Le batizado (baptême), c'est un moment important dans la vie d'un capoeiriste. C'est là où l'élève rentre officiellement dans la famille, où il doit jouer avec un Mestre qui doit le faire tomber symboliquement et où il change de corde. La première corde, c'est la blanche, que l'on troque, dans mon groupe, pour la jaune après le batizado. (C'est celle que j'ai héhé). Après, tout un tas d'autres cordes d'autres couleurs représentent les étapes d'évolution du niveau du capoeiriste, jusqu'à arriver à la rouge, le stade suprême: le Mestre. Comme vous l'avez vu, la capoeira est donc une discipline très hiérarchisée, où l'on voue quasiment un culte aux grands mestres fondateurs, et où l'on doit le respect aux plus hauts "gradés". 


Mon prof Ninho (à gauche au micro) et notre Mestre Deco à côté



Avant d'entrer dans la roda, avec mon amie Sara. Il faut s'agenouiller devant le mestre et attendre son approbation  pour pouvoir rentrer.


Vamos jogar! 


C'est aussi un sport extrêmement codifié, et il y a par exemple certains coups que l'on ne peut pas porter aux mestres... ça m'a d'ailleurs valu une mésaventure assez honteuse au moment de mon premier batizado (quand je faisais de la capoeira en France dans un autre groupe), je ne savais pas ce code, et j'ai eu la merveilleuse idée de lancer un martel (un coup de pied frontal, en gros) au mestre qui me baptisait.. Résultat: il m'a fait tomber, et à chaque fois que j'essayais de me remettre sur mes deux pieds, il me maintenait à terre.. Je sais donc maintenant (merci Pauline d'avoir éclairé ma lanterne) que je ne peux pas faire ça. 


C'est lui qui m'a baptisée. Cette fois, je ne suis pas tombée et je n'ai pas donné de gros coup de pied, mais ce negão s'est simplement assis sur moi au beau milieu du jeu... C'est ça le batizado!



Fini de jouer, il me remet ma corde jaune.








A galera da capoeira! 




On a aussi profité de l'occasion pour fêter les anniversaires du mois d'août, septembre et octobre (du coup j'ai re-fêté mes 20 ans avec encore plus de monde que la 1ère fois haha). Admirez le magnifique gâteau digne des plus grandes pâtisseries... (bon je crois qu'il y a réellement un filon en terme de pâtisserie FINE au Brésil,  je vais commencer à me renseigner!) 



Berimbau sous le bras (cet instrument assez improbable qui repose sur le petit doigt, c'est le symbole musical de la capoeira) ,  et c'est reparti pour l'entraînement.