lundi 5 août 2013

Bom dia

Samedi 3 août. 

Cette journée ne s'annonçait à la base pas très funky.. Malgré la chaleur et le ciel uniformément bleu, j'avais décidé de la consacrer à ma recherche et aux visites d'appartements. 
J'ai finalement opté, en culpabilisant un peu au début, pour faire l'ascension du mont Dois Irmaos (les deux frères), ces magnifiques collines surplombant Leblon d'un côté, et les favelas de Vidigal et Rocinha de l'autre. Ayant rendez-vous avec le groupe (assez cosmopolite, mélangeant aussi bien des français, des brésiliens et des allemands, canadiens ou américains) à 10h en bas de Vidigal, je me suis dit que j'aurais donc assez de temps pour m'occuper de mon logement plus tard. C'était sans compter sur la traditionnelle demi heure de retard des brésiliens (qui dans ce cas s'est plutôt comptée en heures), mais à 12h30, nous voilà partis pour la randonnée. 
D'abord, l'ascension de Vidigal en van a été une super expérience, et j'ai tout de suite été séduite par l'atmosphère de cette favela pacifiée depuis deux ans. Ensuite, montée escarpée jusqu'au sommet, et vue imprenable sur la ville... vraiment impressionnant! C'est le même genre de vue que depuis le haut du Pão de Azucar ou le Corcovado, mais c'est beaucoup moins connu des touristes, donc vraiment cool! (à part un groupe de Cariocas super bruyants et prenant des poses ridicules  pendant des heures, emmaillotés dans des drapeaux du Brésil... J'avais presque oublié le degré de kitch des brésiliens) 


Voilà donc la fameuse vue, avec un gamin de Vidigal au premier plan.




La même vue avec mes copains Raphael et Julie! 

Une fois redescendus, nous nous retrouvons dans le haut de la favela, où Julie venait de trouver un appartement. Elle me propose dons d'y passer, et on arrive alors dans ce lieu avec une vue magique. Coup de coeur. Je demande plus ou moins innocemment au propriétaire, un français ayant retapé cette maison il y a deux ans, s'il reste des chambres à louer.. Bingo, il en reste une petite, et avec la possibilité de bouger pour une plus grande un peu plus tard. 
Loyer à 700 reais (230 euros) + vue incroyable + prioprio sympa et acceptant le paiement du loyer par virement + quartier authentique, pacifié et super vivant + pas très loin de la fac + goût de l'aventure = Banco. Je ne réfléchis pas très longtemps, juste le temps de faire une dernière visite d'un truc miteux et deux fois plus cher à Ipanema pour me donner bonne conscience, et j'y emménage le lendemain. 



Vue depuis la terrasse de l'appartement, à la tombée de la nuit... Legal!



Le salon


La terrasse, faisant le lien entre les chambres

La suite cette journée s'est avérée tout aussi agréable. 
Après être redescendus de la favela, on se pose un peu à Ipanema, puis on va faire du volley à Copacabana... On a connu pire! 
Je passe ensuite par hasard devant un kiosque sur le bord de la plage, et une musique que je connais bien attire immédiatement mon oreille. Du pagode! Il s'agit en fait de samba (oui, en portugais, samba est masculin!) joué en petit groupe autour d'une table (samba de roda) souvent bien garnie de caipirinhas et autres réjouissances, et chantant et jouant les classiques du genre. J'adore! J'aperçois quelque chose qui, cette fois, m'attire l'oeil: les tee-shirts colorés que portent les joueurs, ainsi qu'une personne qui me paraît familière.. C'était en fait des joueurs de Beija Flor, une des meilleures écoles de samba de Rio, plusieurs fois gagnante du Carnaval. Je reconnais, assis avec eux, un des américains qui était avec nous pour la balade, quelques heures avant, jouant du pandeiro. Belle coïncidence et belle excuse aussi pour me joindre à eux! Au bout de quelques phrases, je me retrouve au milieu de leurs mines réjouies, un tamborim entre les mains, à essayer de caler dans le rythme les quelques phrases que je connais. Le bonheur! 


Pour continuer dans l'ambiance samba, on se rend ensuite dans un petit botequim où on était déjà passés l'année dernière avec Alex, vraiment sympa et authentique: Bip bip! C'est un bar vraiment étonnant, qui ne paie pas de mine, (tout petit, sans places assises, où l'on doit se servir nous-mêmes à boire dans le frigo du fond) mais qui vaut vraiment la peine, pour les amateurs de bonne musique brésilienne. Alfredinho le patron, sosie de Lula et fervent militant travailliste (le parti de gauche auquel appartient Lula et Dilma Roussef), est aussi un sacré bonhomme. Il est là, assis à faire les comptes des boissons consommées, tous les soirs de la semaine sans exception, et à faire régner le calme dans l'assistance.. Très drôle à voir donc! 

On rentre enfin pour dormir une dernière fois à Copacabana, avant de démarrer l'aventure favelada.  Finalement, c'était plutôt um bom dia! 

La minute telenovela: Dans le prochain épisode, vous découvrirez quelles sont les premières impressions de Lorena dans la favela.  Va-t-elle être rejetée par la communauté? Va-t-elle apprécier? 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire