mercredi 28 août 2013

Vous avez dit "travail"?

Bon. Ayant eu quelques questions plus ou moins innocentes à propos de ma rentrée universitaire, de mes cours etc, (car oui, a priori je suis quand même là pour étudier..!), je vais quand même écrire un petit article à ce sujet. 
En vrai, il y a quand même des choses assez intéressantes à dire là dessus, ne serait-ce que pour montrer le monde qui sépare la manière d'enseigner á brasileira de celle à la française.

La faune et la flore de la PUC-Rio

Pour re-contextualiser un peu, j'ai donc été admise à la PUC-Rio (Université Pontificale Catholique, super funky!), une fac finalement pas si rétrograde et conservatrice que ça, et qui fait partie des meilleures du pays. La population étudiante y est composée d'un savoureux mélange de fis-à-papa habitant les ghettos de riches de la ville, payant des frais de scolarité exorbitants (autour de 1 000 euros par mois!), les étudiants boursiers exonérés de frais de scolarité, et les étudiants en échange, comme moi. La cohabitation entre ces trois groupes paraît assez intéressante à analyser; en (très) gros ça donne quelque chose comme: les premiers restent entre eux, les deuxièmes également et les troisièmes pareil. C'est un poil exagéré, mais pas tout à fait faux non plus: les plus riches sont concentrés dans certains départements comme l'économie, l'ingénierie, les plus pauvres dans les départements de sciences sociales, et les étudiants étrangers sont répartis un peu partout, mais ont tendance à rester en bande. Pour ma part, j'essaie encore une fois de ne pas rester qu'avec des étudiants en échange, et j'ai d'ailleurs décidé de ne pas parler un mot d'anglais de mon séjour. Quel dommage, ça me ferme plein de portes auprès des étudiants américains, qui font pourtant tant d'efforts pour parler une langue qui n'est pas la leur...! Bref, on verra si ce sentiment de cloisonnement des différents groupes d'étudiants me suivra tout au long de l'année, ou si finalement il existe des liens plus ou moins solides entre eux. 
Sinon, toujours dans le registre de la faune et de la flore de la PUC, j'ai eu la chance de tomber dans une fac où le campus est en plein milieu de la jungle, où l'on trouve toutes sortes d'arbres tropicaux entourant un petit ruisseau, et où les singes cohabitent avec les étudiants. Assez loin de l'atmosphère grise et guindée de Saint-Germain-des-Près, j'aime bien. Ce qui me dépayse moins par contre, -mais à mon grand bonheur- c'est qu'il existe ici aussi un système de distribution de fruits et légumes bio! Je troque alors les délicieux navets, choux, pommes, endives ou épinards de Patrick pour des produits non moins bons mais plus locaux comme des avocats, du gingembre, de la coriandre, des oranges ou encore des pousses de soja: miam!


Le campus de la PUC 

Un "cursus pluri-disciplinaire" 

Un des avantages de SciencesPo. (lisez "sciences po point", ça en fera sûrement rager une "aix-sciences po" de mon entourage...) c'est que, ayant un cursus académique très large durant les trois premières années, on peut choisir des cours dans quasiment tous les départements. Je peux aussi bien choisir des cours sur l'écologie, l'anthropologie, la géographie de Rio ou encore la culture brésilienne que des cours d'ingénierie mécanique, de mathématiques appliquées ou de physique quantique. J'imagine que vous vous doutez de quel genre de cours j'ai pris..
Pour l'instant, sur le fond, je n'apprends pas grand chose, les profs restent assez évasifs et les cours sont assez largement basés sur des lectures à faire chaque semaine. Pas l'effervescence intellectuelle donc, mais les profs rattrapent souvent ça par leur attitude très décontractée, qui va parfois jusqu'à la franche camaraderie avec les élèves. Par exemple, lors du premier cours de Cultura Brasileira du semestre, la prof, arrivée avec 20 minutes de retard, a fait la bise aux élèves, a fait des compliments sur la nouvelle coupe de cheveux de Teresa, s'est extasiée sur les nouvelles chaussures de Thiago, a commencé à nous parler de son mari, de ses gosses et de son chien, a accueilli avec entrain des élèves ayant débarqué avec 1h15 de retard, est partie s'acheter un café et un salgado, et a fini par parler à peu près 4minutes30 à propos du cours. Et tout le monde trouve ça normal. C'est vraiment une autre manière d'appréhender l'enseignement, mais au final, quand les profs se mettent à parler du cours, les élèves sont silencieux, attentifs et paraissent assez impliqués dans ce qui est dit. Quasiment aucun ne prend des notes sur un ordinateur, par exemple. 

Voilà donc à quoi ressemble pour l'instant ma vie d'étudiante carioca!

La minute telenovela: Dans le prochain épisode, Lorena décrira le lien qu'entretiennent les cariocas avec la musique, et plus particulièrement avec le samba. A-t-elle finalement réussi à intégrer une batucada? 

1 commentaire:

  1. Ton blog est super à lire Laurène ! Ca a l'air super dépaysant, alors profite bien et reviens nous avec de quoi rendre la Batuka encore meilleure ;) (Par ailleurs je suis jalouse de la vue que tu as depuis chez toi : injustice!).

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